Vincent Millerioux nous avait fait connaître le Begonia pavonina, Patrick Blanc l'a retrouvé pour nous, et l'a médiatisé par la suite.
Récemment, une équipe de scientifiques a peut-être percé le mystère de la couleur extraordinaire de ce bégonia des montagnes de Malaisie.
Dr Heather Whitney, ERC Research Fellow, School of Biological SciencesHeather Whitney est une experte dans la recherche des interactions du feuillage des plantes à l'Université de Bristol.
Elle a expliqué dans le Washington Post, comment, le bégonia paon utilise ses iridoplastes pour pallier à la quasi obscurité qui règne dans son biotope.
Whitney et ses collègue ont travaillé sur un hybride qui possède les mêmes qualités (dont je ne sais pas encore le nom). Plus robuste et moins exigeant que le B. pavonina, si délicat, qui se développe lentement et se dessèche en un rien de temps dès que les conditions d'humidité et d'hydrométrie de sa jungle ne sont pas réunies parfaitement.
Par contre, je n'ai pas le nom de cet hybride, désigné toujours par "Peacok Begonia"
Les chercheurs ont observé les feuilles avec un microscope électronique.
En regardant les structures cellulaires des feuilles, ils ont constaté que les plantes possédaient certains chloroplastes (les chloroplastes sont des générateurs d'énergie actifs lors de la photosynthèse).
A l’intérieur de ces structures, ils ont remarqué que les structures en forme de flèches, nommées thylakoïdes, et qui sont organisées en formes de tour entre lesquelles la lumière se transforme en énergie chimique avaient une structure étonnamment régulière.
D'autre part, ils ont également observé que les iridoplastes (autres structures photosynthétiques) étaient organisées les unes sur les autres, membrane sur membrane, séparées par un mince film de liquide.
L'effet est similaire à ce qui se produit lorsque vous voyez une tache d'huile sur de l'eau.
Ces couches d'iridoplates travaillent pour amplifier la lumière en la pliant à plusieurs reprises. L’ordonnancement des capsules de chloroplaste a tendance à réfléchir la lumière bleue (ce qui explique cet effet qui nous ravit). Les thylakoïdes sont ainsi beaucoup plus aptes à absorber la lumière rouge-vert.
Ces actions combinées permettent aux feuilles d'augmenter de 10% leur efficacité dans la photosynthèse.
Photonic multilayer structure of Begonia chloroplasts enhances photosynthetic efficiencyMatthew Jacobs, Martin Lopez-Garcia, O.-Phart Phrathep, Tracy Lawson, Ruth Oulton & Heather M. Whitney