Je ne résiste pas à vous livrer ce que disait José Titeux, un sage, homme de la terre qui fit dans le courant des années 1980 sur la chaîne radio principale en Belgique une chronique tous les samedis matins consacrée "aux mauvaises herbes" , j'ai la chance de possèder ces fiches vertes éditées en ce temps et qui ne sont jamais réapparues, hélas.
Le plantain à larges feuilles (Plantago major famille des plantaginacées)
Plante herbacée affectionnant les lieux piétinés : ses feuilles assez longuement pétiolées, sont appliquées sur le sol ; elle fleurit toute l’année, les fleurs très petites, à corolle rougeâtre, sont disposées en épis.
Le plantain était jadis une jeune fille qui après avoir attendu en vain son amant le long de la route, fut changée en cette plante qui se trouve toujours le long des sentiers.
Les indiens du Nord l’appelaient « le pied de l’homme blanc », car partout où celui-ci passait et travaillait le plantain le suivait.
De nombreux auteurs anciens recommandent le plantain contre les ulcères et le cancer.
Il serait peut –être bon que les « spécialistes » étudient ses vertus à fond, car, comme on dit, on cherche souvent midi à quatorze heures. Soit, en attendant nous pouvons consommer le plantain, les jeunes feuilles surtout, en salade ou en les mélangeant à nos potages, ou en les préparant à la manière d’épinards.
Vous pouvez en faire une infusion : 100 gr de feuilles par litre d’eau bouillante, laissez infuser 20 min. ; ceci calme la toux, les catarrhes des bronches, et les troubles digestifs.
Cette même infusion peut servir à soigner les yeux irrités, les yeux sombres surtout, car le bleuet est pour les yeux bleus.
Pour cicatriser les plaies et contre les piqûres de guêpes ou de moustiques vous utiliserez le suc extrait de la plante fraîche ou vous faites des cataplasmes de feuilles.
Jadis les voyageurs mettaient du plantain dans leurs souliers pour ne pas trop se fatiguer.
Voici enfin un extrait d’un charme anglo-saxon : formule que l’on disait en cueillant la plante :
« et toi plantain, mère des plantes, t’ouvrant à l’est, puissante au dedans.
Sur toi des chariots ont passé, sur toi des reines ont chevauché, sur toi des fiancées ont pleuré, sur toi des
taureaux ont mugi.
Tu leur a résisté à tous, tu t’es heurté à eux.
Puisses-tu de même vaincre le poison et l’infection, ainsi que le pénible courroux qui s’est abattu sur le pays »