D'autres anecdotes....

Quelques anecdotes

1) Les collectionneurs au XIXe siècle se faisaient une telle concurrence pour détenir une espèce rare qu'ils n'hésitaient pas á payer les collecteurs pour qu'ils détruisent toutes les orchidées du site de collecte afin de se garantir Ie monopole sur une plante.

2) Les prix obtenus pour certaines espèces au XIXe siècle atteignaient des sommets! Si I'on sait que Ie salaire d'un domestique, á la fin de ce siècle, avoisinait les 6 € d'époque, que dire d'une plante telle un Vanda sanderiana qui en 1885 s'était négocié à 700 BEF d'époque? De nos jours, la plupart des orchidées de culture ont un prix compris dans une fourchette allant de +l- 15 € à +-/ 100 €. J'ai vu dans un catalogue thaïlandais un Paphiopedilum (Sabot de Venus) vendu pour 7500 € mais ce cas est rare.

3) Une orchidée de l’île de la Réunion (Angraecum palmatum) avait été vue pour la dernière fois en 1870 avant d'être redécouverte en 1993 sous forme d'une plante unique par un botaniste français qui n'a rien trouvé de mieux que de la sécher pour l'envoyer à l’herbier du Musée des Sciences Naturelles à Paris; par pur orgueil. cette plante est maintenant considérée comme définitivement éteinte.

A Madagascar, dans l'île Maurice et à la réunion, les feuilles séchées de l'orchidée Angraecum fragans sont utilisées en infusion soit seules, soit mélangées pour moitié avec des feuilles de thé.


:biz2:

Merci pour cette chronique Lilou :_fleuralimee4:

:lapin:

En Turquie, les tubercules de diverses Orchis, notamment l'Orchis morio, sont utilisés pour fabriquer une farine alimentaire, le salep : à la floraison, les tubercules sont arrachés, recueillis, lavés, enfilés sur une corde et plongés dans l'eau bouillante jusqu'au ramollissement des tissus. Ils sont ensuite séchés à l'étuve ou au soleil, puis réduits en poudre. Il est alors utilisé en gelée, dans du lait, du bouillon ou du potage.

l'Orchis morio

Allo docteur.....

La forme suggestive des tubercules, à l'origine du nom Orchidées (du grec Orkhidion : petit testicule) a dans de nombreuses civilisations et depuis l'antiquité, conféré à ces plantes des vertus de fécondité masculine, mais aussi d'aphrodisiaques et de portes-bonheur :
- Dioscoride, médecin grec du premier siècle après J.C., conseille la consommation de bulbes d'orchidées cuits comme des oignons ;
- Au Moyen-Orient et en Grèce, la racine double portée sur soi pendant la période des fiançailles est censée favoriser la conception et assurer de beaux enfants ;
- au 16ème siècle en France, on réalise des filtres d'amour à base de tubercules d'orchidées…

Des vertus médicinales sont également attribuées aux feuilles de certaines orchidées, utilisées pour la réalisation de boissons contre la toux, l'insomnie, l'excitation nerveuse, ou comme stimulant des fonctions digestives. C'est le cas de l'Angraecum fragans, à la base du faham, ou thé de Madagascar, et de certaines espèces d'Orchys et d'Aceras.

" La vanille donne remède contre les piqûres froides des animaux venimeux. Elle supprime les règles et les urines, avance l'accouchement et pousse les vidanges, réchauffe l'estomac, le fortifie, facilite le digestion et dissipe les vents, fortifie le cerveau. "
( Francisco Hernandez médecin espagnol du XV° Siècle)

En 1640, Parkinson dans son Theatricum Botanicum signale que les orchidées peuvent être utilisées pour faciliter la fertilité et la virilité.

On a longtemps cru que les orchidées poussaient là où les animaux qui copulaient avaient laissé tomber leur semence. Le British Herbal Guide de 1653 conseillait d’utiliser les orchidées avec précaution. " Elles sont chaudes et humides quand on les utilise, sous la domination de Vénus, et elles provoquent une violente lubricité".

Voltaire signale dans son Dictionnaire Philosophique que "Le Satyrion fut regardé chez les Grecs et chez les Romains comme le philtre le plus puissant ; on l’appelait la plante aphrodisia, racine de Vénus. Nous y ajoutons la roquette sauvage c’est l’eruca des Latins (Et venerem revocans eruca morantem.). Nous y mêlons surtout un peu d’essence d’ambre".


Et pour finir.....

Jusqu'au siècle dernier, on ne réussissait pas à multiplier les orchidées à partir de leurs seules graines. Et pour cause, l'embryon de l'orchidée (contenu dans la graine) ne peut se développer que s'il s'associe avec un champignon microscopique. Ce dernier, localisé au niveau des racines, apporte des substances nécessaires à la croissance de la plante.
Ce phénomène, découvert en France en 1899 par Noël Bernard, a permis le développement de techniques de reproduction d'orchidées par semis, à l'origine de la multiplication à grande échelle des orchidées exotiques.

Petite histoire sur la Vanille :

L'Empereur Aztèque Moctezuma avait l'habitude de consommer de la Vanille dans une boisson chocolatée avant de rendre visite à ses femmes..., l'Europe entière s'intéressa alors à cette plante.
Elle fut introduite aux Antilles Françaises il y a plus de deux siècles et en 1822 à l'île de la Réunion, mais les cultivateurs étaient bien embêtés car l'orchidée ne se reproduisait pas... L'insecte pollinisateur de la Vanille ,le Melipona ( petite abeille endémique du Mexique ) ne s'était pas acclimaté à ses nouveaux pays et il n'a pas fait le voyage.
C'est en 1841 qu'Edmond Albius, jeune esclave réunionnais, a inventé le procédé de la pollinisation artificielle encore en usage de nos jours. C'est un travail minutieux, généralement assuré par une main d'oeuvre féminine. A l'aide d'une épine de citronnier, ou d'une minuscule pointe de bambou, les "marieuses" amènent le pollen au contact du stigmate et permettent ainsi le développement du fruit appelé gousse ou bâtonnet de vanille.

Lilou

Merci encore Lilou pour cette chronique très très agréable à lire. :biz3: