Une dizaine de jours ... c'est la durée de vie normale pour les Gongora et pour nous le moment d'observer un phénomène étonnant. Bon d'accord il s'agit d'une interprétation très personnelle.
regardez les photos "fermeture", au 9° jour les fleurs ont l'air de se refermer comme un origami qu'on replierait. En l'espace de 24 heures le labelle se rapproche de la colonne, ses "moustaches" encadrent la colonne tandis que les pétales latéraux en forme de pattes se mettent de chaque côté du labelle. Si un insecte a eu la bonne idée d'aller chercher une paire de pollinies (voir photo)
et l'a collé sur le stigmate (là c'est moi qui suis allé faire l'insecte) les grains se trouvent plaqués sur le stigmate. Ils sont munis d'une petite queue très collante mais le stigmate des gangoras est particulièrement étroit et sans renfoncement, contrairement à beaucoup d'orchidées.
Chez toutes les espèces il y a flétrissement de la fleur dès qu'elle est fécondée mais là les pollinies sont enfermées. C'est là que les gamettes produisent les premières cellules souche qui vont migrer en quelques jours en descendant la colonne et jusqu'à l'ovaire (le pédoncule et l'ovaire sont difficiles à distinguer, surtout chez Gongora qui ne résupine pas (les orchidées qui résupinent voient leur ovaire se tordre à 180° dans le sens de la longueur).
la photo "labelle" est prise après découpe au scalpel, mais ce qui est étonnant et qu'on ne voit pas du tout avant c'est que les fameux ocelles sont portés par deux fins lobes latéraux, qu'on voit ici écartés mais sont bien bombés et enveloppants à tel point qu'on pense à un labelle épais.
je pensais que peut être c'était un indice d'autofécondation, mais non. Et c'est sur que le labelle ne pourrait en aucun cas soulever le capuchon des pollinies, attraper les pollinies et se les coller sur son propre stigmate, tout ça en un seul mouvement de fermeture. Par contre le coup de l'origami qui se referme pour donner une chance supplémentaire à la fécondation me plait bien. Mais c'est pas sûr.